Lorsque nous assistons à un congrès, à une conférence ou à une convention avec des orateurs étrangers, nous entendons souvent –et nous voyons parfois– l’interprète traduire les paroles de l’orateur simultanément pendant l’événement. Mais pour être en mesure de faire une interprétation  optimale, l’interprète de conférence a dû parcourir un long chemin.

Comment préparer une interprétation de conférence ?

La réalisation d’une interprétation, qu’elle dure 30 minutes ou une journée entière, découle d’un travail de formation intense, tout au long de la vie de l’interprète.

1. Formation en interprétation de conférence

Il est évident que les interprètes de conférence professionnels ont été correctement formés dans le cadre de l’un des masters d’interprétation de conférence qui existent dans le monde entier. Ils y ont appris la technique de prise de notes pour l’interprétation consécutive, le comportement à adopter en cas d’interprétation de liaison, et ils se sont exercés pendant des heures, des jours et des mois à l’interprétation simultanée en cabine afin de pouvoir faire face à toute situation réelle.

2. Maîtrise des langues de travail

Avant chaque conférence, l’interprète professionnel doit beaucoup travailler. Tout d’abord, il doit s’assurer d’entretenir ses connaissances et sa pratique de ses langues de travail. Le contact permanent avec ces langues lui permet de prendre conscience des subtilités linguistiques et culturelles. C’est pourquoi il lit des journaux et des livres dans différentes langues et se tient informé des actualités de différents pays pour maintenir sa culture générale concernant des aspects politiques ou sociaux de plusieurs pays du monde, ainsi que du vocabulaire et des concepts généralement utilisés.

3. Étude du sujet et de la documentation de la conférence

Mais avant même de pouvoir entrer dans la cabine, l’interprète professionnel doit étudier, étudier et encore étudier. Un bon interprète de conférence se penche toujours sur le sujet de la conférence.

L’interprète consulte et étudie en profondeur la documentation de l’événement : programme, présentations, diapositives, documents auxquels l’orateur fait référence et même la liste des participants et leurs postes, si nécessaire. Il recherche également d’autres présentations du même orateur, essaie de l’écouter (les nouvelles technologies ont beaucoup aidé à cet égard) pour s’habituer à sa voix, à sa cadence et à ses éventuels tics de langage. Il faut également étudier le vocabulaire pertinent dans les langues source et cible, se familiariser avec les concepts clés et tenter d’approfondir le sujet autant que possible.

L’interprète de conférence n’est pas un perroquet ayant un dictionnaire greffé dans le cerveau, mais un professionnel qui va traiter dans une autre langue les concepts et les idées expliqués par un orateur dans sa propre langue. Si l’interprète ne comprend pas l’orateur, il est difficile que le public puisse comprendre sa traduction.

Traductam, services d'interprétation simultanée

Mission d’interprétation en pleine campagne !

Ce qui caractérise généralement les interprètes de conférence, c’est leur curiosité pour tout. Un peu comme le voisin bavard qui veut tout savoir, nous, les interprètes, avons une soif inépuisable de savoir. Ainsi, qu’il s’agisse d’une conférence sur des tracteurs, sur l’élevage de porcs, sur une question de propriété intellectuelle ou sur le dernier médicament contre la maladie de Parkinson, l’interprète aura tout préparé, avide d’apprendre de nouvelles choses, d’accroître ses compétences linguistiques et sa culture générale.

Les honoraires d’un interprète comprennent donc des heures de préparation et d’étude, et pas seulement les heures qu’il consacre à l’interprétation, qu’elle soit simultanée, consécutive ou de liaison. Ainsi, la prochaine fois que vous entendrez –ou verrez– un interprète, n’oubliez pas tout le travail, la persévérance et la volonté d’apprendre qui se cachent derrière sa traduction.

Pour aller plus loin :

Photographies de Montse Martín et Martine Fernández